Ghost + Ailla

Ta journée avait mal commencé, tu avais renversé ton café sur ton jean, tu avais dû te changer rapidement, en soignant ta brulure au passage. Bien évidemment tu étais arrivée légèrement en retard pour ta classe. Par chance, tu avais une classe merveilleuse, des enfants aussi différents les uns que les autres, mais tu les appréciais tellement. Ils avaient tous une histoire derrière eux et c’était passionnant. Ils n’étaient pas toujours tous très simples à gérer, surtout le petit Liam. Il te parlait de temps en temps, te racontant des choses à propos de ses parents, ça n’avait pas l’air d’être l’amour fou entre eux, il en subissait les conséquences, bien évidemment. Un enfant était une éponge, il ressentait tout, il gardait tout pour lui et c’est ainsi que les problèmes arrivaient. Il se comportant parfois de manière violente envers ses camarades de classe, connaissait déjà des insultes et n’hésitait pas à faire régner l’ordre comme il le désirait. Chose que tu ne pouvais malheureusement pas laisser passer et aujourd’hui fut la goutte qui fit déborder le vase. Il venait de tirer les cheveux de sa camarade et lui en couper quelques mèches, imaginer la catastrophe. Tu devais réagir et c’est ainsi que tu demandas à voir ses parents, quelqu’un viendrait à leur place, quelqu’un de très compétent et proche de la famille, tu acceptas. C’est pourquoi, tu attendais la fin de la journée avec impatience, tu avais besoin de savoir pourquoi ce petit bout, pouvait se comporter comme un ange et devenir un démon dix minutes plus tard. Il devait bien se passer des choses pour que l’enfant réagisse ainsi. Les enfants partaient rapidement à la fin des cours en compagnie des nounous, des parents et toi tu restas assise à ton bureau en train de regarder les dessins qu’ils avaient faits durant l’après-midi. Liam, en face de toi, assis sur la chaise en train de réaliser les devoirs que tu avais donné à faire pour le lendemain. La porte s’ouvrit et le gamin s’exclama rapidement en voyant la personne, ton regard se déporta sur lui et ton coeur loupa un battement. Il était là, la coïncidence était bien trop grande, Tonton? Avait-il refait sa vie finalement? Une boule s’installa dans ton ventre et clairement, il t’avait reconnu. Il ramassa les affaires du petit, sans même t’adresser un regard et compta disparaitre aussi rapidement qu’il n’était apparu. Il n’était pas question qu’il s’enfuit ainsi et surtout que le petit Liam puisse échapper encore une fois à cette discussion. Tu te levas d’un bond, le suivant dans le couloir avant de lâcher sur un ton froid, puissant « Samael Hopper, nous devons parler de Liam. » tout le monde avait dû certainement t’entendre et tu ne comptais pas t’arrêter à ça. Tu marchas rapidement, pressant le pas, tes talons claquaient le sol du couloir, arrivant à sa hauteur, tu te mis devant lui, lui bloquant clairement le passage. Tu croisas tes bras sur ta poitrine. « Nos histoires sont du passé, et je dois parler de la réaction et des agissements de Liam avais quelqu’un de sa famille. Si tu n’es pas capable de prendre dix minutes pour lui, alors tu diras à ses parents de faire le nécessaire pour se libérer. » un ton froid, mais sec à la fois. Ton mauvais caractère prenait le dessus.

Il ne te laissait pas le choix, tu devais y aller avec la force, même si tu aurais voulu éviter ça. En effet tu n’avais pas pensé à ce genre de retrouvaille. Tu étais bien loin de penser que c’était lui qui allait débarquer dans ta classe pour récupérer le petit. Un léger sourire sorti de ta bouche, clairement tu n’avais jamais imaginé tout ça, il y a des longues années, tu pensais vivre toute vie avec lui, te marier, avoir des enfants. Malheureusement, le destin en a décidé autrement, et te voilà maintenant face à lui, les bras croisés contre ta poitrine, un regard noir, le visage fermé. Non, tu ne rigolais pas avec ce genre de chose, quand il s’agissait d’un enfant, tu ne rigolais jamais. Tu en avais tellement vu que maintenant tu savais quand quelque chose se passait dans la vie d’un enfant. Comme disait le dicton : La vérité sort de la bouche des enfants. Il laissa le petit partir jouer dehors, un léger soulagement, tu allais pouvoir enfin lui parler, même si clairement, tu le voyais, il n’était pas joyeux. Même si cela faisait plus d’une quinzaine d’années que tu ne l’avais pas vu, tu reconnaissais encore ses émotions. Il t’attrapa par le bras, chose que tu détestais, mais tu le laissas faire, ne voulant pas attiser encore plus l’attention sur vous. Tu levas les yeux au ciel, entrant dans la classe, il fumait, tu ne disais rien car clairement tu n’étais pas sa mère, au final tu n’étais certainement plus rien pour lui à ses yeux. Tu te pinças les lèvres, pour au final t’approcher de lui, laissant juste un mètre entre lui et toi. « Clairement je m’en fou de leurs affaires. Le gamin il insulte déjà ses camarades, il se bat, il coupe les cheveux de ses camarades de classe. Et toi tu crois que c’est normal tout ça? » des paroles cinglantes, pleines de haine. Qu’est-ce qu’il pouvait t’énerver, à faire son bad boy, ce mec qu’il n’était pas auparavant. Il te toucha la joue, tu attrapas sa main, enlevant son doigt de ton visage. Tu ne le lâchas pas pour autant, car finalement ton coeur, il battait à la chamade. Mais, tu ne pouvais pas, du moins pas comme ça. « Je ne laisserai pas un gamin comme ça. Alors fais le nécéssaire. » tu ne comptais pas baisser les bras, ce ne sont pas ses paroles qui allaient te faire changer d’avis. Ton regard se posa sur ses bras, ses nombreux tatouages. Tu ne pouvais pas dire le contraire, ça lui allait parfaitement. « Ce n’est qu’une apparence. Mais toi, tu as l’air d’aller à merveille surtout après ton séjour de cinq ans à la prison. » Tu étais au courant, en effet ton espion avait pu te dégoter quelques informations, mais pas suffisantes pour savoir ce qu’il avait pu faire. Finalement, tu décidas de te lancer, quitte à tout foutre en l’air, mais au moins tu n’aurais plus ce poids. « Je suis désolé Sam. J’ai tout foutu en l’air, et j’ai ouvert les yeux bien trop tard sur ma famille… » tu ouvrais ton coeur, pour une fois tu expliquais ce que tu ressentais, ce que tu pensais…

Il te provoquait, faisait absolument tout pour te rendre folle ou te mettre mal à l’aise, cela aurait marché il y a quelques années, maintenant cela ne faisait rien à part t’énerver. Tu avais bien changé, il allait certainement vite le voir, tu n’étais plus aussi docile, plus aussi naïve qu’auparavant. Pourtant, tu le laissais faire ce qui’l désirait avec ta main, si ça pouvait l’amuser, qu’il s’amuse. Ton regard ne le quittait pas, il était clairement dans ta ligne de tir. « Tu sais très bien que j’aime les enfants, je peux lui laisser une chance, par contre les parents des autres n’hésiteront pas à appeler la psychologue de l’école… et ça ira loin. » et si cela arrivait, tu ne pouvais absolument plus rien faire. D’ailleurs, c’était un peu pour ça que tu avais décidé de prendre les devants, car une fois la psychologue, viendra ensuite l’assistante sociale qui débarquera chez eux pour comprendre le problème et dans le pire des cas : retirer la garde de l’enfant. « Une sainte, ça se voit que tu ne me connais pas, du moins que tu ne me connais plus. » lâchas-tu sur un ton froid. En effet, avec le temps tu avais changé, tu étais devenu une autre personne, bien différente de celle que tes parents essayaient de gérer et de conditionner à leurs envies. Il commençait à s’éloigner, de nouveau, prendre la fuite, mais finalement lui parler de la prison l’arrêta net. Ses paroles furent blessantes, déstabilisantes, dures à accepter, l’insulte était certainement de trop et la colère monta bien trop rapidement. Il pouvait te haïr, mais tu n’acceptais pas de te faire insulter, sans réfléchir ta main venu gifler sa joue. « Décidément tu n’es vraiment qu’un pauvre con. Ne me fais pas croire que tu es devenu une sous-merde à cause de moi. » Il s’en foutait de tes excuses, clairement il ne te pardonnera certainement jamais et il te l’avait bien fait comprendre. Cette discussion menait réellement à rien, elle tournait en rond. Il t’embrassa, il déposa ses lèvres contre les tiennes, ce baiser qui venait de nul part, sans aucune raison. Et même si ta tête te disait de le repousser, ton coeur disait l’inverse. Il rompit rapidement ce baiser, prenant de nouveau des distances, il te mettait en garde, et tu croisais de nouveau tes bras. « C’est donc à ça que tu es réduis maintenant, un gang? une mafia? dans quoi tu es trempé Sam? » lâchais-tu, tu étais déçu de plus en plus, voyant que ton ex n’était plus le même, loin de celui que tu avais aimé et que tu aimais…

Ta vie n’était pas simple et ne le sera certainement jamais. Tu ne pouvais t’en prendre qu’à toi, car tu étais dans cette situation à cause de tes nombreux choix. Tu comprenais très vite qu’il ne changera jamais, qu’il allait rester à jamais ce mec. Ancien taulard, vice-président de je ne sais quel gang. Un léger soupire sorti de ta bouche, tu ne pouvais rien ajouter, rien faire de plus. Il te parla, montrant comme un gamin totalement content de sa connerie, son arme, tu levais les yeux au ciel et recula légèrement. Tu étais arrivée bien trop tard pour l’aider à s’en sortir, il ne voulait pas d’aide, il ne voulait plus rien à part que tu reprennes tes affaires et que tu retournes chez toi. « Sa joue aux durs et au caïd. En effet tu n’es plus le même, je n’aurais jamais du essayer de te retrouver.  » lâchais-tu froidement, finalement tu tombais de haut, tu ne pensais pas qu’il aurait pu sombrer autant. Ton regard quitta le sien, se détachant peu à peu de lui. Il t’expliqua qu’il devait y aller et tu n’avais plus la force ni même l’envie pour aujourd’hui, d’essayer de le retenir, tu laissas juste sortir doucement de ta bouche : « Je vois. » ton ventre se nouait de nouveau, déçu ou simplement perdu. Il déposa une liasse de billet sur ton bureau ainsi qu’un baiser sur ton front. Tu n’avais plus la force de répliquer à ses pics, tu pinças seulement tes lèvres, ne bougeant plus. Tu le regarda quitter la pièce et sans pouvoir te contrôler, les larmes te montèrent aux yeux, celles-ci glissèrent le long de tes joues. A quoi bon rester dans cette ville, il avait refait sa vie, il avait pris un mauvais tournant et ne changerait certainement plus jamais. Il n’était plus le genre d’homme qui pouvait t’attirer et te rendre heureuse, tu perdais simplement ton temps car ton coeur n’était pas prêt à le laisser partir.