- tendre l'autre joue. (brilippe)

La soirée ne s’était pas passé comme je l’avais envisagé, j’avais imaginé quelques heures de tranquillité, loin des emmerdes du boulot, loin de la famille et loin du reste… mais je suppose qu’avoir une jeune amante veut aussi dire faire avec la fougue de cet âge, pas de demi-mesure, tout est dans l’impulsion du moment. J’avais finalement apprécié cette petite visite, j’avais finalement décidé de passer une partie de la soirée avec Brionny, j’avais passé un coup de fil à un petit restaurant thaï non loin de chez elle et j’avais commandé quelques trucs à grignoter. Je les récupérerais sur la route.
Je saluais Rosa en sortant, cette femme était une tombe, elle avait toujours détesté ma chère femme et pour cause, elle était à notre service depuis bien avant notre mariage. Ma femme avait voulu la remercier plus d’une fois, parce qu’elle était trop âgée, trop inutile selon elle, je m’y étais farouchement opposé. Elle était la seule en qui j’avais confiance.
Cela faisait quelques minutes que je roulais lorsque je vis des feux de détresse sur le bas côté. Un gars penché sous le capot… mon premier réflexe aurait été de tracer ma route en temps normal, et je m’arrêtais malgré tout, reconnaissant l’homme, il était l’un des hommes de mains de Mr Fairchild.
Harry ! Qu’est ce qui t’arrive? J’eus à peine le temps de regarder ce qu’il faisait, qu’il m’asséna un grand coup. Le reste est brumeux, et je perdis connaissance sur un « reste loin de la gamine ».
[…]
Bri’, ouvre. J’étais devant sa porte, où aller ? Rentrer chez moi ? Affronter le regard de Rosa ? Prendre le risque de voir Cece débarquer ? Aller à l’hôpital, pour répondre à des questions auxquelles je ne voulais pas répondre ? La porte s’ouvrit sur elle, et je ne levais pas les yeux, je ne voulais pas y voir de pitié. J’entrais, la laissant me suivre et je m’affalais sur le canapé. La tête me tapait, je ne savais pas exactement comment j’avais conduit jusqu’ici. Un verre, s’il te plait.

J'étais rentrée chez moi après ma visite chez Philippe, j'avais décidé de me préparer un peu avant son arrivée, sans trop en faire bien sûr. Ça consistait simplement à me doucher et choisir la lingerie adéquate. Pour le reste, pas besoin de trop réfléchir. J'avais enfilé une robe, bien plus pratique pour être retirée rapidement. Je commençais à avoir faim, aussi je me servis un verre de vin en l'attendant. Lorsque.
" Bree, je suis au courant pour toi et Beaumont. Arrête ça tout de suite. Ou tu es virée. Bonne soirée. "
C'était un message de mon père. J'étais hallucinée, et... en colère. Pour changer. Putain. Je fixais mon téléphone pendant un moment. Il fallait que je réfléchisse, je ne devais surtout pas répondre maintenant sur un coup de tête. Je le reposai, terminai mon verre pour m'en resservir un autre. J'attendrais l'arrivée de Philippe. Il fallait que je lui en touche un mot. Forcément.
Comment osait-il terminer son SMS par "Bonne soirée" ? Connard. Je le détestais.
Philippe finit par arriver, je l'entendis derrière la porte et... je ne m'attendais absolument pas à ça. J'écarquillai les yeux et le laissai entrer. Il était égratigné au visage, mais je devinais que la douleur qui le pliait en dos ne venait pas de là. Classique. Ne pas toucher le visage. Il se vautra littéralement sur le canapé et je m’exécutais pour lui servir un verre. Mais pas de whisky Fairchild non. Plutôt mourir. Je devinais exactement ce qui s'était passé. J'optai pour du scotch écossais et lui tendis le verre avant de m'asseoir sur la table basse pour être en face de lui. Je restai sans voix un moment. J'ignorai absolument quoi lui dire. M'excuser ? Pour mon père ? Ce n'était pas de ma faute. Mais quand même. Qu'il le fasse tabasser, putain, il allait beaucoup trop loin.
- ...Harry ? je lui demandai avant de pincer les lèvres. Je soupirai et me relevai pour aller chercher de la glace dans la cuisine, j'enroulai le sac de glaçons dans un torchon propre avant de revenir, retire ta chemise, tiens... ça va te soulager un peu... lui dis-je en lui tendant la poche de glace. Je m'assis à côté de lui et me mordis l'intérieur de la joue. J'étais réellement agacée que ce lui soit retombé dessus. Mais c'était prévisible, d'une certaine façon... Nous savions qu'il ne devait pas savoir. Je remis du scotch dans son verre et bus une gorgée du miens. Il m'a envoyé un message pour me menacer de me virer, et donc de me couper les vivres... Je ne pensais pas qu'il frapperait deux fois au même moment... J'suis désolée.

Je me doutais qu'elle comprendrait de suite... j'attrapais le verre qu'elle me tendait, le vidant d'un trait. J'avais mal dans les côtes, plus qu'ailleurs, mais je me doutais que les bleus arriveraient par la suite. J'étais sonné, mais j'espérais ne pas porter trop de marques sur le visage, le reste pouvait être caché, ça beaucoup moins. Elle prononça le nom de l'homme de main de son père, je hochais simplement la tête. Attrapant le sac de glace qu'elle me tendait, je retirais péniblement ma chemise sur une belle grimace, j'avais mal en respirant, putain ! Je déposais la glace sur mes côtes, conscient que je ne pouvais pas aller aux urgences, avec les interrogatoires en cours, je ne pouvais me permettre d'être interroger par les flics... Je restais silencieux, fermant les yeux quelques secondes jusqu'à ce qu'elle m'explique pour son père, et qu'elle s'excue. Ca me mettait en rogne, et en même temps...
Ne t'excuses pas. Je savais que mon ton était plus que sec, mais elle excuserait ça vu les circonstances. J'attrapais le verre qu'elle avait à nouveau rempli pour moi, j'en prenais une gorgée, laissant le verre posé sur ma cuisse. Je n'pensais pas que ça irait aussi loin... mais j'aurais fait pareil. J'avais le regard sombre, car même si j'aurais réagi de la même façon, j'étais trop énervé pour me contenter de ça. Je déplaçais légèrement la glace sur mes côtes. Ce chien m'a pris par surprise... sinon ça n'aurait pas fini comme ça. Le point serré, je finissais mon verre. Je suppose que c'est ce qu'on redoutait... le personnel et le professionnel... Notre conversation de la fin d'après midi tournait dans ma tête, et malheureusement pour cet enfoiré de vieux Fairchild, ce passage à tabac me poussait à continuer, plutôt qu'à renoncer.

Il rejeta mes excuses et je pinçai les lèvres, mon verre de vin entre les doigts, je bus une longue gorgée avant de le reposer sur la table. J'attrapai la chemise de Philippe pour la poser un peu plus loin et je grimaçai en le voyant en souffrance, Harry ne l'avait sans doute pas loupé pour qu'il soit dans cet état. Philippe m'expliqua qu'il l'avait pris par surprise et je hochai la tête. Bien sûr, ça se serait passé autrement s'il avait su, sauf que... Mon père n'allait pas lui envoyer un courrier pour le prévenir qu'il allait envoyer quelqu'un pour lui mettre une raclée. C'était le but, de le surprendre. Ça faisait beaucoup plus mal. Ses derniers mots m'inquiétèrent un peu mais il avait raison. Notre discussion de cet après-midi prenait sens maintenant, dans ces circonstances.
- Philippe...., je soufflais sans trop savoir quoi ajouter, tu ne veux pas que j'appelle un médecin ? Il t'a peut-être cassé quelque chose...
Oui, je déviais un peu la conversation, mais en parler à chaud n'était peut-être pas le mieux ? Enfin, j'imagine que je craignais surtout qu'il décide de tout arrêter. Je soupirai en le regardant et me penchai vers lui pour passer mon doigt sur le sang séché au niveau de sa lèvre.
- C'est personnel là... Il n'a aucune idée qu'on travaille ensemble, il pense qu'on couche seulement ensemble... Ça lui pose un problème car toi, tu travailles avec lui, et probablement parce que... c'est ce qu'il fait aux types qui m'approchent. Il a fait bien pire avec Julian, si tu veux savoir... dis-je en levant les yeux vers lui. Je lui adressai un léger sourire. Ce que je disais n'était pas forcément rassurant (bien que Julian était toujours vivant, ce qui, en soi, était rassurant) mais en sept ans de relation avec lui, mon père m'avait montré l'étendu de son jeu. Je n'étais plus surprise. Il avait déjà dévoilé toutes ses cartes. Il est hors de question que je le laisse prendre des décisions à ma place ou me faire du chantage à nouveau... Je n'ai plus vingt ans, il ne me fait pas peur, rajoutais-je en haussant les épaules. Mon père serait perdant s'il décidait de me mettre à la porte. Je pouvais trouver un autre job facilement, je connaissais du monde ici. Mais lui, il avait besoin de moi à mon poste. Il ne trouverait personne prêt à faire les horaires et le boulot que je fais pour lui. Il devait mesurer l'étendue de ses menaces avant de les proférer.

Toi, comme moi, ne voulons pas que j'ai à répondre à des questions gênantes... j'appelerais l'un de mes amis si besoin, ce ne sont pas quelques côtes douloureuses qui vont m'empêcher de vivre. Je ne savais pas très bien si c'était elle que j'essayais de rassurer ou moi même... peu importe. Je tâchais de ne pas trop bouger, je savais que la pire douleur arriverait demain. Elle repartit de plus belle... bien sur que le père Fairchild avait du la faire suivre... le fait qu'elle tente moins de s'imiscer dans ses affaires avait du lui mettre la puce à l'oreille. Je ne pense pas avoir à m'inquiéter, il a voulu marquer son territoire si je peux dire ça comme ça... mais il n'est pas idiot, il sait que les réeprcutions ne seraient pas bonnes pour lui. Sinon, il aurait envoyé quelqu'un que je n'aurais pas reconnu, c'est certain. Peu importe, ce qui est fait est fait. Je passe légèrement ma main le long de mes côtes, essayant de detecter si quelque chose nécessiterait la venue d'un médecin, mais tout semble plutôt en ordre... plus de peur que de mal. Je levais les yeux vers elle, et sa remarque me fit sourire, je levais légèrement le bras pour venir toucher son visage mais la douleur me fit arrêter mon geste.
Tu es jeune Bri', ne t'en fais pas, il aura bien d'autres raisons d'essayer de te contrôler... et malheureusement pour lui, je suis... un enfant, j'aime encore plus ce que l'on m'interdit. Je souris, peu importe l'intention, elle avait eu l'effet inverse. Je n'aurais peut être pas eu ce type de réaction pour quelqu'un d'autre en réalité. J'enfreins chacune de mes règles avec toi... Je la regardais droit dans les yeux, sans doute parce que j'espérais qu'elle mesure ça, ces risques là, ces limites que je m'imposais depuis des années et je repoussais les unes après les autres...

Philippe refusait que j'appelle un médecin et ses raisons s'entendaient. Bon. Il n'était pas non plus entrain de crever devant moi, il aurait sûrement des bleus demain, mais rien de plus, probablement. Je me mordais l'intérieur de la joue en pensant à tout ça, j'étais vraiment énervée par ce qu'avait fait mon père et je lui en voulais profondément. J'allais probablement débarquer dés demain dans son bureau pour faire un scandale. Il le savait, il me connaissait. Ou bien, peut-être que je devais jouer les choses autrement ? Si j'avais bien appris quelque chose ces derniers temps c'était que mes excès de colère méritaient d'être tempérés un peu. J'avais la nuit pour y réfléchir. Je pouvais aussi simplement ignorer son message et venir travailler comme si de rien n'était. Attendre qu'il se décide à m'affronter en face. Ce lâche. Philippe tenta un mouvement et je souris, légèrement amusée, en le voyant se raviser. Le pauvre, il ne méritait pas que je me moque de lui, mais quand même. Le voir comme ça... Je roulai des yeux en l'entendant me dire qu'il était un enfant qui aimait ce qu'on lui interdit. Nous étions deux. Dans mon cas, mon père le savait, il en avait suffisamment fait l'expérience. Il n'avait toujours pas compris que ça ne fonctionnait pas. Je croisais son regard et ses mots restèrent suspendus quelques secondes entre nous deux. J'enfreins chacune de mes règles avec toi... , j'approchai mon visage avec un sourire.
- Si ce n'était pas le cas, je serais une bien mauvaise crise de la quarantaine, rétorquai-je avant de l'embrasser sur les lèvres. C'était un baiser tendre, léger, presque timide, c'était plus dû au fait que je craignais de lui faire mal maintenant qu'il était en sucre qu'autre chose. C'était aussi nouveau de l'embrasser comme ça, juste pour l'embrasser, moins dans un contexte... sexuel. Mais j'étais sa maîtresse à présent, il l'avait dit. Je pouvais donc me le permettre.
- Bon, je vois que tu n'as pas daigné ramener le dîner, donc je vais commander quelque chose, le taquinai-je en prenant mon téléphone pour lancer une petite commande de pizzas. Simple et rapide. Je relevai les yeux vers lui, un sourire espiègle toujours sur les lèvres :
- T'es hors-service pour ce soir, j'vais devoir me satisfaire toute seule... je fis volontairement tomber la bretelle de ma robe pour le laisser apercevoir un bout de ce qui se passait en dessous, et qui avait été choisi avec soin.

Trop de choses avaient tourné bizarrement, j'avais du faire face à des réactions et des attitudes que je me refusais sans cesse... peut être étais-ce ce qui marchait aussi bien, qui faisait que tout était plutôt léger et simple... lâcher prise, laisser les choses venir... Sa remarque me fit rire et m'arracha une grimace par la même occasion... j'accueillais son baiser, bien différemment, légèrement pris de peur devant tant de... simplicité. Elle était effectivement devenue ma maîtresse et ça me foutait clairement les jetons... J'aurais aimé avoir quarante ans bien plus tôt quand tu m'embrasse comme ça... Un sourire sur les lèvres je la regardais, elle s'était changée, et je me souvenais de sa tenue ridicule de yoga au chalet... elle était vraiment belle, dans n'importe quoi et c'était presque agaçant. Sa remarque sur le dîner m'arracha à mes pensées et je secouais la tête, faisant faussement l'homme vexé, alors qu'en réalité j'avais vraiment faim...
Et moi qui avais espéré un petit repas maison de ma très chère maîtresse... Je passais de nouveau la glace sur mes côtes, évitant de la regarder, je me doutais qu'elle allait me lancer un regard noir et que j'allais en rire et ça non plus ça ne lui plairait pas. Je relevais les yeux alors qu'elle faisait tomber l'une des bretelles de sa robe... saleté. J'suis assez "hors service" pour te laisser totalement libre d'abuser de ma personne mademoiselle Fairchild... Ce qu'elle pouvait m'exciter en une seconde, ça en devenait ridicule avec le temps... moi qui m'étais toujours lassé si vite de toutes ces femmes qui étaient passé dans mon lit... Quelle merde. J'aimerais beaucoup voir ce qu'il y a la dessous... mais je suppose que le côté faible et blessé n'est pas très attrayant... Je détestais être ce mec là, et j'étais capable d'outrepasser la douleur juste pour ne pas passer pour ce gars là, aussi con qu’égocentrique que je pouvais être...

J'aurais aimé avoir quarante ans bien plus tôt quand tu m'embrasse comme ça... si Philippe donnait dans la mignonnerie à chaque fois qu'il se faisait remettre les idées en place, je devrais peut-être demander à mon père de remettre ça. Je lui adressai simplement un sourire et levai les yeux au ciel en l'entendant s'indigner de ne pas me voir en cuisine pour lui préparer quelque chose de mes mains. Quand je me tournai vers lui pour laisser tomber la bretelle de ma robe, je ris en l'entendant me dire que je pouvais totalement abuser de lui. C'était une idée qui ne me déplaisait pas trop, pour cette fois. J'avoue que j'aimais dans sa maturité sa tendance à vouloir prendre les choses en main. Philippe savait ce qu'il faisait lorsqu'il s'agissait de me déshabiller et de me faire plaisir. Je pouvais me griser rien qu'en regardant ses mains et en les imaginant sur moi. Comme j'étais entrain de le faire à ce moment là. Je reportai rapidement mon attention sur son visage et haussai les épaules en l'entendant geindre. Pauvre petite biche.
- Peut-être, mais ça dépend, on peut voir les choses différemment... je lui expliquai avec un sourire, on peut dire que c'est un jeu...
Je m'approchai pour venir le chevaucher en faisant attention à ne pas le toucher, mes cuisses de chaque côté de lui je ne m'assis pas. Dans cette position, mes fesses arrivaient presque au niveau de son visage. Je lui adressai un sourire en relevant lentement le tissu de ma robe.
- Interdiction de toucher..., je le laissais apercevoir le début du body, trop indécent pour être mignon que je portais sous ma robe, puis j'abandonnai le tissus avant de refaire descendre les bretelles du vêtement, de les laisser dévaler jusqu'à mes hanches pour découvrir le haut, noir lui aussi, la dentelle était assez fine pour laisser voir la peau au travers et le décolleté était plongeant. Excessif. Sexy. Je ris légèrement et me penchai au dessus de lui, le forçant à lever la tête pour me regarder, je pourrais ouvrir comme ça au livreur mais il risque de ne pas s'en remettre... lui soufflai-je avant de me retirer pour me lever et remettre ma robe correctement. J'allais le torturer encore un peu. Je baissai les yeux pour regarder au niveau de son pantalon :
- Ça fonctionne toujours là en bas à ce que je vois...

L’attrait de la jeunesse, n’importe qui m’aurait simplement dit que je me laissais avoir comme tout homme de 40 ans ayant un peu besoin de renouveau, plongeant dans sa crise de la quarantaine comme un adolescent prépubère. Mais j’étais bien loin de ça, du moins en mon sens. Forcément, elle était dans la provocation comme toujours… j’aimais sa spontanéité surement tout autant qu’elle me faisait parfois peur, ne sachant jamais réellement à quoi m’attendre avec elle. Elle vint grimper sur moi, prenant soin de ne pas trop me toucher et son petit jeu me fit sourire, elle savait parfaitement comme s’y prendre. Je hochais simplement la tête alors qu’elle m’interdisait de toucher… j’espérais quand même que ce ne soit que pour quelques minutes, car à se déshabiller ainsi aucune chance que je garde mes mains bien sagement dans mes poches.
Je n’veux pas avoir l’air vieux jeu… mais je préfèrerais que tout ça reste pour mes yeux uniquement. Je la désignais du doigt en disant cela, moi possessif ? Si peu… je n’avais jamais aimé qu’on joue avec mes affaires déjà enfant et ça ne c’est pas amélioré avec l’âge. Je veux que ça fonctionne ! J’ne voudrais surtout pas te priver… dis-je en riant suite à sa remarque. J’avais encore bien mal mais rien d’insurmontable, je pense qu’il avait voulu me faire mal mais pas trop pour éviter des représailles. Je quittais ma place sur le canapé dans une grimace pour venir attraper son bras, remontant des doigts jusqu’à la bretelle de sa robe. Je crois que je ne vais pas pouvoir respecter ton interdiction… J’espérais que les pizza arrivent très vite car j’avais faim, mais d’elle.

Il ne veut surtout pas me priver, non, bien sûr. Trop imbu de lui même pour rester sur un échec, évidemment. Il se lève, ses doigts escaladent mon bras jusqu'à atteindre la bretelle de ma robe, je les lui attrape pour l'empêcher d'en faire plus et je secoue doucement la tête sur ses mots.
- Le livreur arrive dans dix minutes, je sais que tu peux faire vite, et bien, mais... Je préférerais prendre mon temps pour m'occuper de toi un petit peu, je lui explique, restant volontairement évasive sur mes intentions le concernant.
Je m'élève sur la pointe des pieds et passe mes bras derrière sa nuque, mes doigts caressent sa peau à la naissance de ses cheveux. J'essaye de refaire le fil de ces dernières semaines quand je le regarde, je me demande encore comment nous en sommes arrivés là. A une telle proximité. Je doute souvent de la confiance que je peux lui accorder, je crains un retour de bâton, la trahison, aussi je m'empêche encore de totalement m'abandonner à lui comme je pourrais le faire avec quelqu'un de totalement neutre. Même si là, tout de suite, rien n'est sous contrôle. Du tout.
- Est-ce que t'as peur de comment les choses peuvent tourner ? je lui demande, un léger sourire aux coins des lèvres.
Moi oui. Sous mes airs impulsifs et derrière ma spontanéité, je cache beaucoup de questions que je me pose généralement quand je suis seule, quand il n'est pas là. Quand il est là je n'ai pas besoin de me les poser. Les choses sont simples.

Sa réaction m'arracha un sourire amusé, bien sur... le livreur ! Je regrettais presque d'avoir commandé cette fichue pizza... et en même temps en y pensant je sentais déjà mon ventre se tordre. Tant pis, chaque chose en son temps. Le fait d'être capable d'imaginer chaque centimètres de sa peau nue dans ma tête ne m'aidait clairement pas. Je la laissais faire, sentant ses doigts sur ma nuque, je retenais une grimace alors que je passais mes mains le long de ses hanches.
Alors je vais devoir être à tes ordres ce soir ? Elle imposait beaucoup, mais ça m'amusait, le maniaque du contrôle en moi aimait lâcher prise pour une fois... Sa question m'étonna, c'est vrai qu'on ne parlait pas des masses en général, on se posait peu de question... mes doigts glissaient sur sa peau et je réfléchis une seconde avant de répondre.
Si tu parles de ton père... rien du tout. Il a voulu faire un passer un message et je l'ai compris. J'ai beaucoup trop de respect pour lui pour retenir ça. Bien que ça ai piqué un peu... Une petite grimace la dessus et je riais un peu, me retenant de peur de réveiller mes cotes endolories. Et reprenant mon sérieux, j'ajoutais. Et si tu parles juste de nous... j'en ai pas la moindre idée et ça... Je fis une pause, cherchant peut être une réponse dans son regard. Je ressens le besoin d'être avec toi, c'est tout ce que je sais. Ça passe ou ça casse... c'est ce qu'on dit, n'est ce pas ?!

Je m'approche, je suis tout près de lui, presque contre sa peau mais je laisse un centimètre entre nous pour épargner son torse douloureux et je roule des yeux quand il demande si il devra être à mes ordres. Tout de suite les grands mots. Pas forcément non. Je n'entends pas le malmener comme une dominatrice excitée ce soir. Pas vraiment. J'envisage juste quelque chose de peut-être moins... Sauvage que d'habitude. Étant donné son état physique. Je l'écoute, je ne parlais pas de mon père quand je lui ai posé la question mais réellement de lui et moi. De... Nous. Il y vient finalement. Je ne m'attends absolument pas à ce qu'il me dit et je le regarde. Ses mots restent dans l'air. Suspendus entre nous deux. Mes doigts glissent dans ses cheveux et je m'approche. Qu'est-ce que je peux faire de plus à ce moment que de l'embrasser? Rien en fait. Alors c'est ce que je fais. Je pose mes lèvres contre les siennes. Je voudrais qu'il me déshabille, là, maintenant. Ses mots ont l'effet grisant des premières déclarations entre deux amants. C'est d'autant plus étourdissant que c'est étonnant venant de lui. Philippe Beaumont a donc besoin de moi. Je plante sur ces lèvres un baiser sincère, effacé de toute forme de perversion. Puis je le regarde, mes mains descendent sur ses épaules nues. Doucement. Et je souris.
- T'es étonnant, tu sais..., je souffle en m'écartant un peu pour jeter un œil à son torse endolori. Je relève le menton vers lui.
- Tu reveux de la glace ? Harry t'a bien secoué j'ai l'impression, tu dis des trucs totalement idiots.
Je lui adresse un sourire taquin, en réalité j'aimerais lui sauter dessus. C'est pour l'embêter. Il se doute que j'ai entendu ce qu'il a dit. Que j'ai apprécié chacun de ses mots. Le baiser que je lui ai donné le disais. Je t'ai compris Philippe. Peut-être que c'est pareil pour moi. Que j'ai un peu besoin de toi maintenant.
- On fait une équipe plutôt sexy, quand même... C'est indécent, je lui dis avant de rire un peu. Je nous ressers nos verres et je lui tends le sien pour l'inviter à trinquer.

J'ai passé tellement d'années à ne m'attacher à rien ni personne que je suppose ne plus vraiment être capable de me rendre compte que cela arrive. Athéna a plutôt fait de moi un homme qui a renoncé aux sentiments, c'est comme ça. Avec Brionny, je me laisse vivre, je ne me pose pas de question car contrairement à ce que j'aurais pu penser au départ, je suis convaincu qu'elle ne ferait pas semblant, si elle souhaitait me piéger elle l'aurait fait, elle aurait utilisé ce qu'elle a trouvé dans mon bureau quelques semaines auparavant, ou autre chose depuis... ma confiance en elle n'était pas totale bien entendu, mais elle grandissait un peu plus chaque jour.
J'accueillais son baiser, j'aimais son contact, je le trouvais apaisant et sa remarque m'arracha un sourire, étonnant, oui sans doute que je pouvais être étonnant pour elle, elle ne me connaissait pas encore totalement... Je secouais la tête en signe de négation quand elle me proposa de la glace. Elle partie récupérer nos verres, me tendant le mien, que je pris trinquant avec elle.
Super sexy tu veux dire ?! Je ris, passant mes doigts sur son visage, remettant une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Fais moi plaisir, ne va pas voir ton père dans l'immédiat. Laisse quelques jours passer, il se calmera. Je souris, prenant une gorgée de mon verre. J'allais devoir gérer le père Fairchild, et quelque chose me laissait penser que Athéna devrait très vite être au courant...

Nos verres tintent l'un contre l'autre et je bois une gorgée de vin, acquiesçant aux dires de Philippe. Ok. Super sexy. Faut l'admettre. On forme un duo plutôt intéressant. Même plutôt complémentaire, si on regarde bien. Qui l'eut cru. Je pense de moins en moins à Julian et à la possibilité de nous remettre ensemble, bien que je n'imagine rien de très concret avec Philippe, pour le moment. Je le vois mal quitter sa femme, et j'aime cette liberté que m'offre le fait qu'il soit déjà marié. Bien que si les choses continuent, nous devrons peut-être repenser les termes de notre relation, inévitablement. Je ne suis pas femme qu'on laisse cacher dans son placard. Loin de là. Ses mots me font sourire, il m'imagine déjà débarquant dans le bureau de mon père demain pour hurler aux scandales. Il a raison. C'aurait été ma première réaction.
- Et bien sache que j'avais prévu de faire comme si de rien n'était et d'attendre qu'il vienne directement m'en parler, lui dis-je en jouant la modestie.
Et oui, Philippe, j'ai eu la sagesse de penser à cette option, bien que...
- Bon, j'avais d'abord l'intention de débarquer dans son bureau et de tout casser, c'est vrai, mais... Tu vois. J'opte pour une stratégie différente. Et pourquoi ? Parce que je suis une adulte mature.
Je ris un peu avant de boire une autre gorgée de mon verre, ma main libre vient jouer avec la boucle de sa ceinture.
- Une adulte mature qui va te faire pleins de choses ce soir... je lui adresse un clin d'oeil et m'approche pour l'embrasser mais mes lèvres s'arrêtent à même pas un centimètre de sa bouche alors qu'on sonne à la porte. Le livreur ! Parfait ! Je recule avec un sourire coquin pour attraper mon porte-monnaie et aller ouvrir. Je paye le jeune qui me tend les pizzas et je reviens dans le salon pour déposer tout ça sur la table basse.
- A table !